Ata mārie si vous me lisez le matin, tēnā koutou i tēnei ahiahi si vous me lisez le soir.
« Tu es venu pour une victoire, et aussi pour une défaite, c’est symbolique ».
Il serait impossible de parler d’un séjour en Nouvelle-Zélande sans parler sport, et notamment de rugby (oui, je sais, c’est un peu cliché). Et tant qu’à faire, autant aller dans LE temple du ballon ovale: Eden Park.
Alors, pour les non initiés, Eden Park est LE stade de rugby mythique (en Europe, il y a aussi Twickenham en Angleterre et le Millénium de Cardiff au Pays de Galles.
L’Eden Park, stade dont la capacité varie entre 48000 et 62000 places (selon les évènements), accueille des matchs de Rugby (à XV et à XIII), de cricket ou encore de foot. C’est le stade où jouent les All Blacks pour une partie des test matchs et pendant les Coupe du Monde de 1987 et 2013. C’est aussi l’enceinte de l’équipe d’Auckland, les Blues.
Bon, d’accord, ce n’est pas un match des All Blacks que j’ai vu (on attendra juin pour ça), mais deux matchs de Super 15, ce qui reste prestigieux.
Alors, toujours pour les non initiés, le Super 15, contrairement à ceux que disent certains qui font la comparaison, n’est pas l’équivalent dans le Sud du Top 14. Le Super 15, c’est le championnat réunissant 15 (avant c’était 10, puis 12 puis 14) équipes de trois pays, à savoir la Nouvelle-Zélande, l’Australie et l’Afrique du Sud. Chaque pays a son propre championnat de provinces: l’ITM Cup en Nouvelle-Zélande, la Currie Cup en Afrique du Sud et la Plus Rien du Tout Cup en Australie (en fait, ils avait un championnat des provinces, mais comme le rugby à XV, en Australie, est moins populaire que le football australien, et le rugby à XIII, cela n’a pas fait long feu).
Le Super 15 se rapprocherait de la H Cup européenne ou de Champions League (dans l’autre sport populaire là, celui où l’on joue à la baballe), à ceci près que pour la H-Cup, du moins pour les équipes françaises et anglaises, les places se jouent entre les meilleures équipes des championnats locaux (ou, pour l’autre sport, les équipes qui ont le plus d’argent). En Super 15, il s’agit d’un championnat figé, à l’exception de l’Afrique du Sud, qui a installé cette année un système de montée/descente entre les clubs. Le club Sud-Africain le plus mauvais de la poule de 5 joue un match aller et un retour face à un club du même acabit pour décider de qui méritera d’aller en Super 15. Les clubs de Super 15, enfin, représentent des provinces.
Maintenant que j’ai perdu la moitié de mes lecteurs, je peux donc commencer le récit.
Le week-end du 02 mars et celui-ci, je suis allé voir deux matchs de l’équipe des Blues, un la nuit et un le jour, et celà s’est ressenti jusque dans le terrain, car là aussi, c’était le jour et la nuit. Le premier match (premier match de la saison à domicile) se jouait, de nuit, contre les Crusaders de Canterbury (province de la ville de Christchurch, dans l’île du Sud). Les Crusaders, c’est 7 titres de champions du Super 15 (contre 3 pour les Blues), et une bonne partie des internationaux All Blacks, dont la star Dan Carter (pour les non initiés). A l’inverse, les Blues, ce sont 3 titres de champions du Super 15 et une saison extrêmement décevante (4 victoires au total) qui a coûté son poste à l’entraîneur, un départ massif de joueurs et d’une partie du public. Ce soir là, 30000 personnes s’étaient déplacés pour assister à une surprise, à savoir une équipe des Crusaders apathique fessée par les Blues. Résultat: 34-15 pour les Blues, 5 essais à 0, et seulement 5 pénalités à se mettre sous la dent pour Carter, meilleur demi d’ouverture du monde. Ce soir là, nous assistons à la liesse d’un public qui renoue avec son équipe.
Aujourd’hui, dimanche 10 mars, je retourne, en plein après-midi et sous un soleil de plomb, à l’Eden Park pour assister à un match contre les Bulls de Pretoria (Afrique du Sud). Blues contre Bulls (pas facile à dire pour ceux qui ont des soucis avec l’articulation). Les Bulls, 2 titres de champion en Super 15, cinquième du classement général la saison dernière, et quelques internationaux. La star, futur joueur du Stade Français, est l’ouvreur Morné Steyn.
Six changements par rapport à l’équipe qui avait battu les Crusaders, et cela s’est vu sur le terrain. Les Blues ont été méconnaissables. Maladresses en tout genre, passes approximatives, un nombre incalculable de ballons tombés, une défense aux abonnés absents, deux essais vendangés. En face, un froid réalisme dans les moments forts. En tout, six essais marqués (4 pour les Bulls contre 2 pour les Blues), et un suspense entretenu par moments lors des rares réveils des Blues. Au final, un public qui quitte le stade avant la fin, un score flatteur pour les Blues (défaite 22-28, cela aurait pu être pire), bref le jour et nuit.
La suite en images.
Eden Park, stade mythique, témoin de nombre de démonstration de joie, ou de cruelles désillusions
Coucher de soleil sur Eden Park
Chaque fois que les Blues marquent le moindre point, le stade envoie les effets pyrotechniques, ce la fait partie du show. Autant dire que cette après-midi, ils n’ont pas à l’utiliser beaucoup.
L’Eden Park de jour, avant match (je précise)
Les Bulls (ça va le changer à Morné Steyn, de passer du rose occasionnel au rose à temps complet).
La Blue Army
Un des rares occasions de voir des flammes à l’Eden Park.
Au passage, merci à ceux qui me lisent. En plus, ce blog est lu dans 19 pays, et ça c’est la classe, donc merci encore et n’hésitez pas à faire partager le lien aux fans de voyage.